Aide et soins à la personne

Le personnel du secteur de l’aide et des soins à la personne est exposé à de nombreux risques. Ceux-ci varient notamment en fonction du métier exercé et du contexte (travail en établissement ou à domicile).

À des degrés divers, les activités de votre secteur exposent vos employés :

• À des risques liés aux manipulations et manutentions manuelles
  Certains gestes, postures de travail, manutentions répétées de charge ou de personnes peuvent être à l’origine de fatigue et de douleurs ou engendrer, à moyen et long terme, des lombalgies, des troubles musculosquelettiques (TMS), des entorses, voire des accidents cardiovasculaires. 
• Aux risques de chutes et glissades de plain-pied, chutes de hauteur
  Les déplacements nombreux, sur de longues distances et sur plusieurs étages, parfois dans l’urgence, dans des espaces souvent exigus, génèrent en effet de nombreuses chutes de plain-pied et de hauteur.
• Aux risques psychosociaux
  Stress, violences, travail émotionnel soutenu, associé à un sentiment de frustration - lié à l’augmentation des tâches annexes et au poids du suivi administratif - expose particulièrement les soignants à un risque d’usure prématurée et d’épuisement professionnel. Au domicile, si la dimension relationnelle est à la base de l’engagement des aidants, ceux-ci sont cependant confrontés à des situations émotionnellement difficiles (précarité sociale, violence verbale et physique, troubles cognitifs, fin de vie…). Ce contexte entraîne une charge mentale lourde, d’autant plus difficile à supporter que le travail se fait de façon solitaire.
• À des conditions de travail contraignantes
  Horaires décalés, travail de nuit et le travail posté, indispensable pour assurer la continuité des soins. Ils peuvent provoquer une somnolence, une baisse de vigilance, des troubles de la concentration et de la mémorisation, augmentant la fréquence et la gravité des accidents du travail, perturber les systèmes digestifs et cardiovaculaires.
• Aux risques infectieux
  Bactéries et virus sont susceptibles d’être à l’origine d’infections qui peuvent toucher aussi bien les patients en établissement de soins ou les bénéficiaires (patients à domicile, enfants gardés, etc.) que les soignants ou les aidants.

Les mesures de prévention définies lors de l’évaluation des risques professionnels sont à mettre en œuvre dans le respect des principes généraux de prévention. 

Les mesures de prévention concernent principalement :

• L’organisation du travail
  L'évaluation des besoins des bénéficiaires, la définition des tâches, le repérage des risques liés à chaque intervention, le calcul du temps de travail nécessaire afin d’éviter la précipitation, l’organisation des déplacements, l’anticipation des pics d’activité, l’anticipation des plannings.
• La préparation des missions
  Préciser les tâches à effectuer et vérifier que les équipements et les produits adaptés seront disponibles, informer les personnels des modalités de travail, des tâches à réaliser, des tâches à ne pas faire.
• Le suivi des missions
  L’organisation de la remontée des informations liés à l’évolution des tâches, la mise en place de réunions d’échanges entre professionnels pour rompre l’isolement…
• La formation des travailleurs à la prévention
  Règles d’hygiène élémentaire (hygiène des mains, entretien des locaux…), notions sur les risques chimiques (savoir lire les étiquettes, ne pas faire de mélanges…), savoir se préserver lors des manutentions…
• La sensibilisation des bénéficiaires
  Afin que le domicile et les équipements soient adaptés à une intervention en sécurité.

Les mesures de prévention concernent principalement :

• L’allègement des manutentions manuelles au travers de l’aménagement des locaux
  L'équipement de toutes les chambres d’un rail plafonnier (sur lequel peut être installé un moteur fixe), le choix de revêtements de sols permettant de déplacer sans effort les aides techniques mobiles (éviter notamment les revêtements mous), l’implantation d’espaces de stockage des aides techniques au plus près des lieux d’utilisation.
• L’allègement des manutentions manuelles au travers du recours aux aides techniques
  Pour préserver la santé et la sécurité des soignants. Une attention particulière sur le choix et la formation des soignants pour assurer leur intégration naturelle dans les soins qu’ils prodiguent.
• Éviter les chutes
  Anticiper cette problématique lors de la conception ou de la rénovation de son établissement, pour limiter le nombre et l’amplitude des déplacements, les dénivellations, les seuils et les obstacles au sol. Privilégier des revêtements de sols anti-dérapants dans toutes les zones à risques d’éclaboussure (cuisine, salle de bain…). Equiper les personnels de chaussures fermées antidérapantes.
• Prévenir l’épuisement professionnel
  Afin de remettre la qualité des soins au premier plan en intégrant dans l’organisation la dimension du relationnel dans la relation de soins, formant les soignants à la prise en charge de résidents atteints de troubles cognitifs et donnant les moyens aux soignants d’intégrer des aides techniques dans les soins pratiqués
• Prévenir le risque infectieux
  Cela concerne notamment l'hygiène des mains et, en fonction des tâches effectuées, le port de gants et de vêtements de protection, la manipulation des piquants, tranchants, la gestion des déchets de soins et du linge souillé. Des mesures complémentaires sont ajoutées au cas par cas en fonction de la pathologie du résident, en concertation avec le médecin coordonnateur et/ou l’infirmier coordonnateur.